La douleur n’épargne personne. Un Français sur deux vit même actuellement avec une douleur aiguë ou chronique, si l’on en croit le résultat du sondage réalisé par CSA pour le laboratoire Sanofi à l’occasion de la journée mondiale de la douleur. Sur les douze derniers mois, ce sont plus de neuf personnes sur dix qui affirment avoir ressenti des douleurs. Sans grande surprise, la majorité des plaintes concerne le mal de dos et le mal de tête.

                La gestion de la douleur est un motif récurrent de consultation en sophrologie. La douleur peut s’immiscer partout, des céphalées aux lombalgies comme on vient de le voir, en passant par les douleurs rhumatismales, l’arthrose, les douleurs chroniques, la fibromyalgie mais aussi les douleurs dues à des actes chirurgicaux per et post opératoires, sans oublier toute la palette des douleurs féminines et gynécologiques dont celles de l’accouchement.

On estime aujourd’hui qu’en France, environ 12 millions de personnes souffrent de douleurs chroniques et 2,6 millions de personnes souffrent de douleurs neuropathiques. Selon une enquête de 2007, les personnes souffrant de douleur se sentent isolées, désespérées et ont l’impression d’être un fardeau pour leur famille, leurs amis et leurs collègues ; une personne sur cinq ayant perdu son emploi et la même proportion souffre de dépression à cause de la douleur.

                La sophrologie peut venir en soutien aux patients douloureux.

Comment peut-on contrôler la douleur ?

 La relaxation et la respiration     

                La relaxation permet de réduire des douleurs dues à des tensions du corps. En cas de stress, tous nos muscles augmentent leur tonus pour permettre au corps de réagir, c’est ce qu’on appelle le syndrome général d’adaptation découvert par Hans Selye. Mais nous savons que si le stress persiste, le système nerveux va envoyer une quantité d’adrénaline aux muscles trop importante et trop longtemps. C’est ainsi que les muscles :

  • Se trouvent en état d’hyperactivité ;
  • Peuvent subir des spasmes ;
  • Se fatiguent et n’éliminent plus les toxines.
  • Peuvent entraîner des douleurs dans certaines régions du corps ;

                Savez-vous quel est l’un des premiers signes d’un stress chronique ? Ce sont les douleurs musculaires comme les tensions ou une fatigue musculaire. Ainsi, la relaxation est une réponse à ces douleurs en inversant le processus Stress = tensions musculaires = douleur.

                La respiration abdominale, comme la relaxation du corps, aura comme effet d’activer le système para sympathique mais elle joue également un rôle très important au niveau des douleurs musculaires, notamment dorsales. Le physiothérapeute Denis Fortier explique que le diaphragme stabilise la colonne vertébrale, un peu à la manière des muscles abdominaux. Lorsque sa partie centrale descend, à l’inspiration, elle augmente la pression à l’intérieur de l’abdomen et procure plus de stabilité.

                D’ailleurs, le diaphragme des personnes ayant des douleurs au dos est moins détendu, moins stable et bouge de façon moins harmonieuse. Une personne en souffrance présente une respiration bloquée et localisée le plus souvent sur le haut du corps. Or, la respiration est bénéfique aux muscles, avec un étirement parfois gênant au début mais par la suite, les muscles deviennent plus élastiques apportant une détente corporelle et moins de douleur Il est donc conseillé de maintenir de bonnes capacités respiratoires, particulièrement en présence de douleurs au dos, que celles-ci soient aiguës ou chroniques.

Les visualisations positives et l’endorphine

                Un autre outil utilisé par toutes les approches de la gestion de la douleur sont les visualisations positives. Nous savons que toute image mentale positive se répercute à la fois sur le psychisme et sur le corps. En effet, Notre cerveau ne fait pas la distinction entre une image réelle et une image générée par l’imagination et donc le vécu imaginaire positif va s’inscrire comme expérience vécue. C’est pour cela que pour en accentuer les bienfaits, il est important de développer l’ensemble du système sensoriel du patient à savoir le visuel, l’auditif, le kinesthésique, l’olfactif et le gustatif.

                Lorsque l’on parle de gestion de la douleur, nous allons nous servir des visualisations positives pour permettre à notre cerveau de sécréter une hormone bien précise qui est l’endorphine. Les scientifiques ont coutume de la nommer l’hormone du bonheur et ont démontré qu’elle était délivrée naturellement pas notre cerveau lorsque nous vivons un moment de calme, d’apaisement mais aussi de joie et de bien-être.

                Cet opiacé naturel produit par la glande pituitaire est un neurotransmetteur permettant d’agir comme véritable anti-douleur. L’endorphine est distribuée dans l’organisme par l’hypophyse et l’hypothalamus et provoque une sensation de détente, de bien-être comme après un exercice physique, un très bon repas ou un fou rire.

                Ainsi, toutes les visualisations où la personne va revivre un moment agréable va permettre de sécréter cette hormone d’endorphine. Se plonger dans un ou plusieurs souvenirs, la sophro présence immédiate ou même l’exercice du sourire intérieur sont très efficaces dans ce domaine. A ce propos, il a été aussi prouvé que les vrais sourires, appelés aussi « le sourire de Duchenne » libèrent de l’endorphine et donne un « coup de fouet ». Un « sourire Duchenne » est un sourire authentique, qui implique le visage dans sa totalité et surtout les yeux. Il est impossible de le simuler et il se produit seulement quand vous vous sentez vraiment comblé.

Alors, sourions !